Selon saint Luc

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Vitrail de Nonancourt

jeudi 26 décembre 2013

Luc 12, 49-53 – Le feu sur la terre

49 Je suis venu mettre le feu sur la terre, et qu'est-ce que je désire, si déjà il est allumé?
50 J'ai à recevoir un baptême, et comme je suis dans l'angoisse jusqu'à ce qu'il soit accompli !
51 Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre? Non point, vous dis-je, mais bien la division.
52 Car, désormais, cinq dans une maison seront divisés : trois contre deux, et deux contre trois.
53 Ils seront divisés : père contre fils et fils contre père, mère contre fille et fille contre la mère, belle-mère contre sa belle-fille et belle-fille contre la belle-mère."


4 commentaires:

  1. Ici on ne parle pas de l’unité en Christ, mais bien de cette Parole tranchante qui divise l’homme entre le choix du bien et du mal. Dans ces paroles, Jésus ne nous incite pas à la discorde, il interpelle notre exigence intérieure. Non pas celle qui juge et condamne autrui, mais celle qui nous convie à choisir l’amour. Car le feu dont il est question n’est autre que l’amour.

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  2. Le feu est l’une des expressions les plus fortes pour qualifier l’Esprit-Saint. Le Catéchisme (§ 696, 728-730) souligne ainsi qu’alors que « l'eau signifiait la naissance et la fécondité de la vie donnée dans l'Esprit Saint, le feu symbolise l'énergie transformante des actes de l'Esprit Saint. » Il cite Paul : « N’éteignez pas l’Esprit » (1 Th 5, 19). Doit-on voir, dans cette phrase le zèle apostolique du Christ, qui n’a d’autre but que de nous inviter à cette danse trinitaire, à cet embrassement de l’homme au service de la Parole, sous le souffle de l’Esprit, que Luc décriera avec soin dans les Actes ?

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  3. Catéchisme § 696. 728-730

    « Je suis venu jeter un feu sur la terre »

    A propos des symboles de l'Esprit Saint : le feu. Le prophète Élie, qui « se leva comme un feu et dont la parole brûlait comme une torche » (Si 48,1), par sa prière attire le feu du ciel sur le sacrifice du mont Carmel, figure du feu de l'Esprit Saint qui transforme ce qu'il touche. Jean Baptiste, « qui marche devant le Seigneur avec 'l'esprit' et la puissance d'Élie » (Lc 1,17) annonce le Christ comme celui qui « baptisera dans l'Esprit Saint et le feu » (Lc 3,16), cet Esprit dont Jésus dira : « Je suis venu jeter un feu sur la terre et combien je voudrais qu'il soit déjà allumé ». C'est sous la forme de langues « qu'on aurait dites de feu » que l'Esprit Saint se pose sur les disciples au matin de la Pentecôte et les remplit de lui (Ac 2,3-4). La tradition spirituelle retiendra ce symbolisme du feu comme l'un des plus expressifs de l'action de l'Esprit Saint : « N'éteignez pas l'Esprit » (1Th 5,19)...
    Jésus ne révèle pas pleinement l'Esprit Saint tant que lui-même n'a pas été glorifié par sa mort et sa résurrection... C'est seulement quand l'heure est venue où il va être glorifié que Jésus promet la venue de l'Esprit Saint, puisque sa mort et sa résurrection seront l'accomplissement de la promesse faite aux pères. L'Esprit de vérité, l'autre Paracletsera donné par le Père à la prière de Jésus ; il sera envoyé par le Père au nom de Jésus ; Jésus l'enverra d'auprès du Père car il est issu du Père... Enfin, vient l'heure de Jésus : Jésus remet son esprit entre les mains du Père au moment où par sa mort il est vainqueur de la mort, de sorte que, « ressuscité des morts par la gloire du Père » (Rm 6,4), il donne aussitôt l'Esprit Saint en soufflant sur ses disciples (Jn 20,22).

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  4. Commentaire de saint Ambroise

    « Je suis venu jeter un feu sur la terre »

    « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé »... Le Seigneur nous veut vigilants, attendant à tout moment la venue du Sauveur... Mais puisque le profit est mince et faible le mérite quand c'est la crainte du supplice qui empêche de s'égarer et puisque c'est l'amour qui a une valeur supérieure, le Seigneur lui-même...enflamme notre désir d'acquérir Dieu lorsqu'il dit : « Je suis venu jeter un feu sur la terre. » Non pas, bien sûr, le feu qui détruit, mais celui qui produit la volonté bonne, celui qui rend meilleurs les vases d'or de la maison du Seigneur en consumant le foin et la paille (1Co 3,12s), en dévorant toute la gangue du monde, amassée par le goût du plaisir terrestre, œuvre de la chair qui doit périr. C'est ce feu divin qui brûlait dans les os des prophètes, comme le déclare Jérémie : « C'est devenu comme un feu ardent qui brûle dans mes os » (Jr 20,9). Car il y a un feu du Seigneur, dont il est dit : « Un feu brûlera devant lui » (Ps 96,3). Le Seigneur lui-même est un feu, dit-il, « qui brûle sans consumer » (Ex 3,2). Le feu du Seigneur est lumière éternelle ; à ce feu s'allument les lampes des croyants : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées » (Lc 12,35). Les jours de cette vie étant encore nuit, une lampe est nécessaire. C'est ce feu que, selon le témoignage des disciples d'Emmaüs, le Seigneur avait lui-même mis en eux : « N'avions-nous pas le cœur brûlant, sur la route, tandis qu'il nous dévoilait les Écritures ? » (Lc 24,32) Ils nous apprennent avec évidence quelle est l'action de ce feu, qui éclaire le fond du cœur de l'homme. C'est pour cela que le Seigneur viendra dans le feu (Is 66,15), pour consumer le mal au moment de la résurrection, combler par sa présence les désirs de chacun, et projeter sa lumière sur les mérites et les mystères.

    Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
    Commentaire sur l'évangile de Luc, 7, 131s ; SC 52 (trad. SC, p. 55 rev.)

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