Selon saint Luc

Selon saint Luc
Vitrail de Nonancourt

mardi 12 novembre 2013

Luc 5, 27-39 - Quittant tout, il se leva et se mit à le suivre


27 Après cela, il sortit et il considéra un publicain nommé Lévi, assis au bureau du fisc, et il lui dit : " Suis-moi. "
28 Et quittant tout, il se leva et se mit à le suivre.
29 Et Lévi lui fit un grand festin dans sa maison; et il y avait une foule nombreuse de publicains et d'autres qui étaient à table avec eux.
30 Les Pharisiens et leurs scribes murmuraient et disaient à ses disciples :" Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs?"
31 Jésus leur répondit: "Ce ne sont pas ceux qui sont en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades.
32 Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs au repentir. "
33 Quelques-uns lui dirent : " les disciples de Jean observent souvent le jeûne et font des prières; pareillement aussi ceux des Pharisiens; mais les vôtres mangent et boivent ! "
34 Jésus leur dit : " Pouvez-vous faire observer le jeûne aux amis de l'époux, pendant que l'époux est avec eux?
35 Mais viendront des jours où l'époux leur sera enlevé, et alors ils observeront le jeûne en ces jours-là. "
36 Il leur dit aussi une parabole : " Personne ne met à un vieux vêtement une pièce déchirée d'un vêtement neuf : autrement il déchire le neuf, et la pièce (prise) du neuf ne va pas avec le vieux.
37 Personne non plus ne met du vin nouveau dans des outres vieilles : autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra, et les outres seront perdues.
38 Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves.
39 Et personne, buvant du (vin) vieux, ne veut du nouveau, car il dit : Le vieux est meilleur. "

2 commentaires:

  1. Les publicains sont ces collecteurs d’impôts, nommés depuis 6 après JC, qui « collaborent » avec l’ennemi romain. On peut comprendre que pour des juifs très tatillons sur la pureté, qui mettent le culte et les rites en premier, l’attitude de Jésus soit perçue comme lieu de scandale. On est pourtant dans la même veine que lorsqu’il apparaît aux bergers, touche le lépreux, etc. D’où cette affirmation capitale qui semble être ensuite l’un des leitmotivs de Luc : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs au repentir ». Notre pape François ne dit-il pas la même chose en parlant de l’église – hôpital de campagne. Luc est en cela en phase avec cette pastorale des souffrants qui semble reprendre de l’importance au sein de notre Église. On peut contempler cela et s’en réjouir.

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  2. Viennent ensuite deux paraboles qui inaugurent un style de discours, particulièrement développé chez Luc. Qu’est-ce que ces petites histoires qui nous « donnent à penser » pour reprendre le mot de P. Ricœur. Le philosophe, comme d’ailleurs P. Beauchamp parle de la fonction hyperbolique de la Parole. Parabole, hyperbole, métaphore. Ce sont des manières différentes d’exprimer ces dépassements auxquels le Christ nous invite, par le biais du récit. Dans leur étymologie réside le mot grec « bolè » : jeter. Jeter au-delà, au-dessus, plus loin… Nous décentrer, nous laisser déranger. L’outre neuve, le vin nouveau n’est-il pas cela même ? Quand nous nous enfermons sur la routine, quand rien ne vient déranger notre confort, nous ne sommes que de vieilles outres repues. L’appel des paraboles nous « jette » au loin de cet enfermement.

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