Un essai de lecture cursive, collective et commentée (voir les commentaires ouverts à tous) de l'Evangile selon saint Luc. N'hésitez pas à participer à cette lecture au fil de l'eau !
Selon saint Luc
Vitrail de Nonancourt
samedi 9 novembre 2013
Luc 5, 11 - Ils le suivirent
11 Ils ramenèrent les barques à terre et, laissant tout, ils le suivirent.
Laissant tout. Comme il est dur ce geste de tout laisser. C’est pourtant l’appel que l’on retrouvera en Luc 9, 51-62 avec encore plus d’intensité. Celui de tout quitter pour Dieu. C’est un appel qui est donné prioritairement aux disciples. Mais est-ce seulement à eux qu’il s’adresse. C’est en notre cœur seulement que l’on peut juger ce qui nous retient au monde et nous gêne dans cette course vers l’infini de Dieu. Saint Paul a cette image du coureur que reprendra Grégoire de Nysse dans La vie de Moïse. Il parle d’une course équestre (cf. 297B*), c'est à dire une recherche de l’excédent de sens. Dès le départ, cette course est « tendue vers l’avant », le cappadocien citant déjà Philippiens 3 pour marquer la tension dans ce qu’il qualifie de « course divine » : « Oubliant le chemin parcouru et tout tendu en avant, je m’élance vers le but, en vue du prix attaché à l’appel d’en haut » (Ph 3, 13). Un petit déplacement de sens est cependant à noter entre Grégoire et Paul. Grégoire sous entend que le passé donne des forces pour la course, alors que Paul parle d’oublier, le passé, ce qu’il considère comme des « balayures », (Ph 3, 8)… Mais Grégoire ne s’arrête pas sur ces détails, ce qu’il cherche à prouver, c’est que Moïse n’est pas satisfait, qu’il reste « emporté » de lui-même « dans un mouvement rapide** » et que rien ne l’arrête. Or, les deux « chercheurs » se rejoignent sur un point, c’est que l’objet du désir est Dieu par le Christ. * Nous reprendrons la plupart du temps, la traduction de Jean Daniélou (ibid.), revue par M. Corbin in La vie de Moïse selon Grégoire de Nysse, Cerf, 2008, tout en conservant la numérotation originale. ** Cf. ibid. p. 136 ligne 5
Laissant tout. Comme il est dur ce geste de tout laisser. C’est pourtant l’appel que l’on retrouvera en Luc 9, 51-62 avec encore plus d’intensité. Celui de tout quitter pour Dieu. C’est un appel qui est donné prioritairement aux disciples. Mais est-ce seulement à eux qu’il s’adresse. C’est en notre cœur seulement que l’on peut juger ce qui nous retient au monde et nous gêne dans cette course vers l’infini de Dieu. Saint Paul a cette image du coureur que reprendra Grégoire de Nysse dans La vie de Moïse. Il parle d’une course équestre (cf. 297B*), c'est à dire une recherche de l’excédent de sens. Dès le départ, cette course est « tendue vers l’avant », le cappadocien citant déjà Philippiens 3 pour marquer la tension dans ce qu’il qualifie de « course divine » : « Oubliant le chemin parcouru et tout tendu en avant, je m’élance vers le but, en vue du prix attaché à l’appel d’en haut » (Ph 3, 13). Un petit déplacement de sens est cependant à noter entre Grégoire et Paul. Grégoire sous entend que le passé donne des forces pour la course, alors que Paul parle d’oublier, le passé, ce qu’il considère comme des « balayures », (Ph 3, 8)…
RépondreSupprimerMais Grégoire ne s’arrête pas sur ces détails, ce qu’il cherche à prouver, c’est que Moïse n’est pas satisfait, qu’il reste « emporté » de lui-même « dans un mouvement rapide** » et que rien ne l’arrête. Or, les deux « chercheurs » se rejoignent sur un point, c’est que l’objet du désir est Dieu par le Christ.
* Nous reprendrons la plupart du temps, la traduction de Jean Daniélou (ibid.), revue par M. Corbin in La vie de Moïse selon Grégoire de Nysse, Cerf, 2008, tout en conservant la numérotation originale.
** Cf. ibid. p. 136 ligne 5
Pour aller plus loin, « La course infinie », dont j’ai présenté plus haut un petit extrait.
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