Un essai de lecture cursive, collective et commentée (voir les commentaires ouverts à tous) de l'Evangile selon saint Luc. N'hésitez pas à participer à cette lecture au fil de l'eau !
dimanche 26 janvier 2014
Luc 20, 9-18 – La vigne
9 Et il se mit à dire au peuple cette parabole : " Un homme planta une vigne et l'afferma à des vignerons ; puis il partit en voyage pour un long temps.
10 Au temps (voulu), il envoya un serviteur aux vignerons pour qu'ils lui donnassent (sa part) du fruit de la vigne. Mais les vignerons, l'ayant battu, le renvoyèrent les mains vides.
11 Il dépêcha encore un autre serviteur ; mais, l'ayant aussi battu, ils le chargèrent d'outrages et le renvoyèrent les mains vides.
12 Il en dépêcha encore un troisième ; mais, lui aussi, ils le blessèrent et le jetèrent dehors.
13 Le maître de la vigne dit : " Que ferai-je? Je dépêcherai (vers eux) mon fils bien-aimé ; peut-être auront-ils égard à lui. "
14 Mais, quand les vignerons le virent, ils se firent les uns aux autres cette réflexion : " Voici l'héritier ; tuons-le pour que l'héritage devienne nôtre. "
15 Et l'ayant jeté hors de la vigne, ils le tuèrent. Que leur fera donc le maître de la vigne?
16 Il viendra et fera périr ces vignerons, et il donnera la vigne à d'autres. "Ce qu'ayant entendu, ils dirent : " À Dieu ne plaise ! "
17 Mais, fixant le regard sur eux, il dit : " Qu'est-ce donc que cette Écriture : La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue tête d'angle?
18 Qui conque tombe sur cette pierre sera brisé ; et celui sur qui elle tombera, elle l'écrasera. "
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Cette parabole situe l’ensemble de la révélation, sous forme allégorique, dans le cadre d’une histoire, d’un plan de Dieu sur l’homme. Toutes les théophanies et toutes les manifestations de Dieu dans l’Ancien Testament, depuis le sacrifice d’Isaac jusqu’au martyre de Jean, sont résumées dans cette parabole et semblent préparer le don final et total, celle du Fils bien-aimé, annoncé au baptême et à la Transfiguration. Et à travers ce récit se révèle plus qu’ailleurs l’amour et la présence du Père.
RépondreSupprimerIl est intéressant de noter d’ailleurs que le texte est immédiatement précédé de l’évocation de Jean et de son baptême. Dieu se tourne vers l’homme et ne cesse de se jeter à son cou. Jusqu’au dernier appel par Jean, il n’a eu de cesse de déclarer son amour, comme l’ensemble des théophanies de l’Ancien Testament nous ont montré le chemin.
C’est vers cela que s’orienteront tous les signes accomplis par Jésus et que nous ne ferons qu’évoquer ici : le Christ vient nous guérir de notre aveuglement, de notre lèpre intérieure, il nous relève de nos paralysies, nous soigne et nous nourrit en nous donnant son corps, multiplié et offert aux multitudes. Il vient apaiser nos peurs, nous relever et nous donner confiance. Il vient étancher nos soifs. Mais ces signes ne sont pas pour autant des démonstrations de puissance irréfutables. Elles restent des interpellations du cœur, qui ne violent pas notre liberté. Car Dieu nous a tout donné et reste assoiffé de notre réponse.
NB : Texte repris de "Théophanies" in "L'amphore et le fleuve", op. cit
Le lecteur de l’Ancien Testament retrouvera, dans cette petite parabole un condensé de l’histoire juive. C’est de fait, probablement la lecture qu’on fait les premiers chrétiens après Pâques et qui est résumée ici, dans les propos « paraboliques » de Jésus.
RépondreSupprimerCommentaire de Saint Bonnaventure :
RépondreSupprimer« Je suis la vraie vigne, » dit Jésus (Jn 15,1)… On creuse des tranchées autour de cette vigne, c’est-à-dire on creuse des embûches par la ruse. Quand on complote pour faire tomber quelqu’un dans un piège, c’est comme si on creusait une fosse devant lui. C’est pourquoi il s’en lamente en disant : « Ils ont creusé une fosse devant moi » (Ps 56,7)… Voici un exemple de ces pièges : « Ils ont amené une femme adultère » au Seigneur Jésus « en disant : ‘ Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu’en dis-tu ? ’ » (Jn 8,3s)… Et un autre : « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? » (Mt 22,17)… Mais ils ont découvert que ces embûches ne nuisaient pas à la vigne ; au contraire, en creusant ces fosses, ce sont eux-mêmes qui sont tombés dedans (Ps 56,7)… Alors, ils ont encore creusé : non seulement les mains et les pieds (Ps 21,17), mais ils ont percé son côté avec une lance (Jn 19,34) et ont mis à découvert l’intérieur de ce cœur très saint, qui avait déjà été blessé par la lance de l’amour. Dans le cantique de son amour, l’Époux dit : « Tu as blessé mon cœur, ma sœur, mon épouse » (Ct 4,9 Vulg). Seigneur Jésus, ton cœur a été blessé d’amour par ton épouse, ton amie, ta sœur. Pourquoi donc fallait-il que tes ennemis le blessent encore ? Que faites-vous, ennemis ?... Ne saviez-vous pas que ce cœur du Seigneur Jésus, déjà frappé, est déjà mort, déjà ouvert, et ne peut plus être atteint par une autre souffrance ? Le cœur de l’Époux, du Seigneur Jésus, a déjà reçu la blessure de l’amour, la mort de l’amour. Quel autre mort pourrait l’atteindre ?... Les martyrs aussi rient quand on les menace, se réjouissent quand on les frappe, triomphent quand on les tue. Pourquoi ? Parce qu’ils sont déjà morts par amour dans leur cœur, « morts au péché » (Rm 6,2) et au monde… Le cœur de Jésus donc a été blessé et mis à mort pour nous… ; la mort physique a triomphé un moment, mais pour être vaincue à jamais. Elle a été anéantie quand le Christ est ressuscité des morts, parce que « sur lui la mort n’a plus aucun pouvoir » (Rm 6,9).
Source : Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l'Église
in La Vigne mystique, ch. 3, § 5-10 cité par Evangelio
Transversalités (textes en référence) :
RépondreSupprimerLivre de la Genèse 37,3-4.12-13a.17b-28.
Jacob aimait Joseph plus que tous ses autres enfants, parce qu'il était le fils de sa vieillesse, et il lui fit faire une tunique de grand prix.
En voyant qu'il leur préférait Joseph, ses autres fils se mirent à détester celui-ci, et ils ne pouvaient plus lui dire que des paroles hostiles.
Ils étaient allés à Sichem faire paître le troupeau de leur père.
Celui-ci dit à Joseph : « Tes frères gardent le troupeau à Sichem : je vais t'envoyer là-bas. »
Joseph partit rejoindre ses frères qui se trouvaient alors à Dotane.
Ils l'aperçurent de loin et, avant qu'il arrive près d'eux, ils complotèrent de le faire mourir.
Ils se dirent l'un à l'autre : « Voilà l'homme aux songes qui arrive !
C'est le moment, allons-y, tuons-le, et jetons-le dans une de ces citernes. Nous raconterons qu'une bête féroce l'a dévoré, et on verra ce que voulaient dire ses songes ! »
Mais Roubène les entendit, et voulut le sauver de leurs mains. Il leur dit : « Ne touchons pas à sa vie. »
Et il ajouta : « Ne répandez pas son sang : jetez-le dans cette citerne du désert, mais sans le frapper. » Il voulait le sauver de leurs mains et le ramener à son père.
Dès que Joseph eut rejoint ses frères, ils le dépouillèrent de la tunique précieuse qu'il portait,
ils se saisirent de lui et le jetèrent dans la citerne, qui était vide et sans eau.
Ils s'assirent ensuite pour manger. En levant les yeux, ils virent une caravane d'Ismaélites qui venait de Galaad. Leurs chameaux étaient chargés d'aromates, de baume et de myrrhe qu'ils allaient livrer en Égypte.
Alors Juda dit à ses frères : « Quel profit aurions-nous à tuer notre frère et à dissimuler sa mort
Psaume 105,4a.5a.6.16-17.18-19.20-21.
Cherchez le Seigneur et sa puissance, souvenez vous des merveilles qu il a faites...