Selon saint Luc

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Vitrail de Nonancourt

samedi 26 octobre 2013

Luc 4, 2 - La tentation


Luc 4, 2

2 pendant quarante jours, tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ils furent passés, il eut faim.

2 commentaires:

  1. Les quarante jours font résonner un univers juif marqué par l’épreuve des 40 jours d’Élie (1 Rois 19), mais surtout du peuple de Dieu pendant 40 ans au désert. Il y a ici l’archétype de la prise de distance d’une humanité qui cherche dans le silence et le recueillement l’accès à la vérité.
    C’est aussi le lieu des tentations et à la suite de tout homme, parce qu’il est « vrai homme » comme le souligne le concile de Chalcédoine, il n’échappe pas à la tentation. Luc nous invite ici, comme les autres synoptiques à cette contemplation d’une lutte entre le tentateur et le Fils de l’homme. Pourtant, la comparaison des trois tentations invite à souligner l’axe particulier pris par Luc. Cf. plus loin.

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  2. Sur l’existence du diable, on ne peut que souscrire à l’analyse de P. Bacq, op. cit. p. 102ss : « À l'origine, le Satan », dit-il, n’était pas « l'ennemi de Dieu », mais défendait « ses intérêts en exerçant une sorte de ministère public ». Il note un changement radical, à partir de 300 av. J.-C. (1 Ch 21,1) où il devient le tentateur de l'homme. Influence de la littérature juive qui se retrouve dans le Nouveau Testament et reprend « une croyance diffuse dans la culture du temps ». Faut-il prendre ces textes au pied de la lettre ? demande Bacq. Il vaut mieux y voir la « personnification de toutes les forces du mal qui travaillent le monde et l'histoire ». Pierre lui-même est appelé Satan quand il s'oppose à Jésus (cf. Mc 8,33). Une chose est certaine, le « Christ l'a définitivement vaincu par sa vie, sa mort et sa résurrection. Il n'a plus aucun pouvoir, sinon celui que les humains lui donnent lorsqu'ils entrent librement en connivence avec les forces du mal ». Qu’en faisant nous. Succombons-nous au culte du moi, où l’on se met au centre, où laissons-nous habiter et décentrer par Dieu. Telle est la question que nous ne devons cesser de poser à nous-mêmes.

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