Un essai de lecture cursive, collective et commentée (voir les commentaires ouverts à tous) de l'Evangile selon saint Luc. N'hésitez pas à participer à cette lecture au fil de l'eau !
mercredi 23 octobre 2013
Luc 3, 21-22, Et l'Esprit descendu sur lui...
21 Or, quand tout le peuple eut reçu le baptême, et que Jésus qui avait été baptisé priait, le ciel s'ouvrit,
22 et L'Esprit-Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe, et du ciel il y eut une voix : " Tu es mon Fils bien-aimé : en toi j’ai mis toute mon affection. "
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Trois indications sur lesquelles il convient de s’arrêter.
RépondreSupprimer- Le baptême a été donné à tous et Jésus, marquant ainsi son humilité, ne s’est pas dérobé au rite de Jean. Il a accepté de se plonger dans l’eau, qui pour le juif est un symbole de mort, pour renaître à la vie nouvelle. Ce baptême préfigure-t-il la mort et la résurrection ? Certains l’on comprit comme cela et on fait du rite baptiste le premier pas du baptême chrétien avant l’onction qui symbolise, qu’à la suite du Christ nous devenons aussi les « oints de Dieu », temple de l’Esprit-Saint.
- Jésus priait. C’est surtout Jean qui indique combien cette prière est une remise dans les mains de Dieu. Ici Luc n’en fait que des indications courtes, mais qu’il ne faut pour autant négliger, car elles ont leur importance. Elle s’inscrit dans la kénose du fils, qui n’est pas l’acteur de son baptême, mais bien passif et priant dans quelque chose pour laquelle il s’abaisse au rang de Fils.
- L’Esprit descend comme une colombe. Ce n’est pas une colombe, mais l’évangéliste n’a pas d’autres mots pour décrire cette « descente de Dieu ».
Une question « moderne » se pose. N’avait-il pas l’Esprit en lui ? Les chapitres précédents le laissent entendre. Pourtant Luc veut signifier, par cette symbolique particulière cette préférence divine, appuyée par une théophanie : « il y eut une voix »… Nous sommes là devant un des mystères de la révélation divine. Luc cherche à l’expliquer par ces mots. Il reprend pour cela des termes proches de ceux repris par Marc. On rejoint une vision plus synoptique du récit. Jean s’en différencie en ne faisant qu’une évocation de ce baptême qu’il ne décrit pas. Cette quadriphonie sur un moment précis de l’entrée « en scène » de Jésus mérite une prise de distance. Il ne s’agit pas tant d’un récit précis, mais d’une lecture spirituelle d’un épisode marquant pour tout chrétien. Qu’est-ce que le baptême, que signifie-t-il ? Une question que tout baptisé peut se poser au cœur de lui-même.
Pour aller plus loin :
RépondreSupprimer- Lire l’entretien de Nicodème en Jean 3
- Lire les autres versions synoptiques.
Sur le rôle des personnes divines et leur circumincession cf. E. Durand, La périchorèse des personnes divines
- C. Hériard, La danse trinitaire
- Y-M. Congar, La Parole et le souffle, Cerf 1984