Cependant, le peuple attendait Zacharie, s’étonnant de ce qu’il restait si longtemps dans le temple.
22 Quand il sortit, il ne put leur parler, et ils comprirent qu’il avait eu une vision dans le temple; il leur faisait des signes, et il resta muet.
23-24 Lorsque ses jours de service furent écoulés, il s’en alla chez lui. Quelque temps après, Élisabeth, sa femme, devint enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois, disant:
25 C’est la grâce que le Seigneur m’a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon opprobre parmi les hommes.
On peut se demander s'il y a ici une allusion à Jonas qui lui aussi se cache pour échapper à son destin. Et nous, sommes-nous les Jonas d'aujourd'hui ? Peut-être
RépondreSupprimerplus souvent qu'on ne le croit. C'est en tout cas une lecture. Il faut noter cependant que le plan de Dieu peut se révéler au sein même de ce silence. Car de ce mystère caché va rayonner quelque chose. Les prophètes ne sont pas Élisabeth et Zacharie, mais ce fils qui rendra visible ce que l'on croyait perdu. En cela Dieu se sert de nos finitudes...
Une autre facette de ces versets est peut-être quelque chose sur laquelle on peut passer sans voir, aveugles comme nous sommes si souvent (cf. Jn 9, 41). C'est qu'il y a un moment où l'homme doit se taire. Et ce moment est peut-être le plus crucial sur le chemin de la révélation. Parce que Zacharie, à la suite de tous ceux qui ont eu une pré-vision de Dieu, à la suite de tous ceux qui pensent pouvoir parler et louer Dieu, doit
aussi apprendre le silence.
Élie avait-il perçu complètement cela ? N'est-ce pas le risque de tous ceux qui parlent, la
limite même de la parole sur Dieu. N'y a-t-il pas au cœur même de toute parole, le risque d'un "culte du moi"
Ça y est, la bombe de la Parole est lâchée, elle m'explose au visage. Qu'est-ce que tout ce bruit, là où il ne devrait y avoir que le silence ? Il faut qu'un jour je me taise pour que le Seigneur puisse grandir. Hier nous fêtions la fête de Jacques, celui qui voulait être le premier, et à qui le Christ invite à devenir dernier... Qui suis-je pour oser parler de la
Parole. Ce n'est pas mes diplômes qui m'y autorisent. C'est probablement le fruit d'un
orgueil démesuré qui se sert de la "toile" pour mettre à nu mon ego. Telle est ma faute, ma très grande faute. Pourquoi je m'acharne ? Je ne sais. Peut-être parce qu'en dépit du fait que le ver est dans le fruit, le fruit demeure et il peut être utile à d'autres...