Selon saint Luc

Selon saint Luc
Vitrail de Nonancourt

mercredi 12 février 2014

Luc 23, 32-43 – Les deux larrons


32 On menait aussi deux autres, des malfaiteurs, pour être exécutés avec lui.
33 Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Calvaire, ils l'y crucifièrent, ainsi que les malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche.
34 Et Jésus disait : " Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. " Et se partageant ses vêtements, ils les tirèrent au sort.
35 Le peuple se tenait là et regardait. Même les chefs raillaient, disant : " Il en a sauvé d'autres, qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ de Dieu, l'Élu ! "
36 Les soldats aussi se moquèrent de lui, s'avançant pour lui présenter du vinaigre, et disant :
37 " Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! "
38 Il y avait aussi au-dessus de lui une inscription en caractères grecs, latins et hébraïques : " Celui-ci est le roi des Juifs. "
39 Or, l'un des malfaiteurs, mis en croix l'injuriait, disant : " N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même et sauve-nous ! "
40 Mais l'autre le reprenait, disant : " Tu n'as pas même la crainte de Dieu, toi qui subis la même condamnation !
41 Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons faites ; mais lui n'a rien fait de mal. "
42 Et il dit : " Jésus, souvenez-vous de moi, quand vous reviendrez avec votre royauté. "
43 Et il lui dit : " Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. "

4 commentaires:

  1. Contempler le pardon de Dieu dans cet extrait, c’est prendre conscience de tout le chemin parcouru dans Luc. Un chemin de miséricorde.
    Alors que la honte nous envahit, alors que l’on éprouve que du mépris pour ceux qui ont contribué à cette mort, un cri retentit : « pardonnez-leur ». Certes nous ne l’entendons pas toujours et nous ne l’avons pas entendu souvent dans le passé. Pourtant, tel est le bien le chemin de miséricorde de Dieu, qui va jusqu’à pardonner au bon larron et lui affirmer que dès aujourd’hui, il le relèvera des morts pour le conduire là-haut ;

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  2. On retrouve ici une forme concentrique que l’on peut illustrer comme suit :

    A [...] le Christ de Dieu, l'Élu ! "
    B " Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! "
    C [...] " Celui-ci est le roi des Juifs. "
    Or, l'un des malfaiteurs, mis en croix l'injuriait, disant : "
    B’ N'es-tu pas le Christ?
    A’ Sauve-toi toi-même et sauve-nous ! "

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  3. « Ils tirèrent au sort son vêtement » - repris du psaume 22 (XXI) qu’il est bon de relire en entier, en prière de ce texte qui souligne la notion d’accomplissement. Comme pour le détail de l’ânon, qui commence le récit de la passion, Luc finit par l’évocation d’un psaume. Pour l’auditeur de l’époque, il y a donc une insistance sur le plan de Dieu.

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  4. Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église

    Sermon 108 ; PL 52, 499 (trad. Brésard, 2000 ans A, p. 220; cf coll. Pères dans la foi, n°46, p. 118)

    « Tout le jour j’ai tendu les mains vers un peuple qui refuse et s’oppose » (Is 65,2; Rm 10,21)

    « Je vous supplie par la miséricorde de Dieu » (Rm 12,1) : Paul fait une demande, ou plutôt à travers Paul, Dieu fait une demande, lui qui veut davantage être aimé que craint. Dieu fait une demande, parce qu'il veut moins être Seigneur que Père... Écoute le Seigneur demander [par son Fils] : « Tout le jour, dit-il, j'ai tendu les mains. » N'est-ce pas en tendant les mains que d'habitude on demande ? « J'ai tendu les mains. » Vers qui ? « Vers le peuple. » Vers quel peuple ? Un peuple non seulement incroyant, mais « rebelle ». « J'ai tendu les mains » : il ouvre ses bras, dilate son cœur, présente sa poitrine, offre son sein, fait de tout son corps un refuge, pour montrer par cette supplication à quel point il est père. Écoute Dieu demander ailleurs : « Mon peuple, que t'ai-je fait ou en quoi t'ai-je attristé ? » (Mi 6,3) Ne dit-il pas : « Si ma divinité vous est inconnue, ne reconnaîtrez-vous pas ma chair ? Voyez, voyez en moi votre corps, vos membres, vos entrailles, vos os, votre sang ! Et si vous craignez ce qui est à Dieu, pourquoi n'aimez-vous pas ce qui est à vous ? Si vous fuyez le Seigneur, pourquoi ne courez-vous pas vers le Père ? « Mais la grandeur de la Passion de mon Fils, dont vous êtes la cause, vous couvre peut-être de confusion. Ne craignez pas ! Cette croix n'est pas mon gibet, mais celui de la mort. Ces clous ne fixent pas la douleur en moi, mais ils enfoncent plus profondément en moi l'amour que j'ai pour vous. Ces blessures ne m'arrachent pas des cris, elles vous introduisent davantage au fond de mon cœur. L'écartèlement de mon corps vous donne une plus large place en mon sein, il n'accroît pas mon supplice. Je ne perds pas mon sang, je le déverse pour payer le vôtre. « Venez donc, revenez, reconnaissez en moi un père que vous voyez rendre le bien pour le mal, l'amour pour l'injustice, une telle tendresse pour de telles blessures. »

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