Un essai de lecture cursive, collective et commentée (voir les commentaires ouverts à tous) de l'Evangile selon saint Luc. N'hésitez pas à participer à cette lecture au fil de l'eau !
lundi 17 février 2014
Luc 24, 13-16 – Les pèlerins d’Emmaüs
13 Or, ce même jour, deux d'entre eux se rendaient à un bourg, nommé Emmaüs, distant de Jérusalem de soixante stades,
14 et ils causaient entre eux de tous ces événements.
15 Tandis qu'ils causaient et discutaient, Jésus lui-même, s'étant approché, se mit à faire route avec eux ;
16 mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
17 Il leur dit : " De quoi vous entretenez-vous ainsi en marchant? " Et ils s'arrêtèrent tout tristes.
18 L'un d'eux, nommé Cléophas, lui dit : " Tu es bien le seul qui, de passage à Jérusalem, ne sache pas ce qui s'y est passé ces jours-ci ! "
19 Il leur dit : " Quoi? " Ils lui dirent : " Ce qui concerne Jésus de Nazareth, qui fut un prophète puissant en œuvres et en parole devant Dieu et tout le peuple ;
20 et comment nos grands prêtres et nos chefs l'ont livré pour être condamné à mort et l'ont crucifié.
21 Quant à nous, nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël ; mais, en plus de tout cela, on est au troisième jour depuis que cela s'est passé.
22 Aussi bien, quelques femmes, des nôtres, nous ont jetés dans la stupeur : étant allées de grand matin au sépulcre,
23 et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire même qu'elles avaient vu une apparition d'anges qui disaient qu'il est vivant.
24 Quelques-uns de nos compagnons s'en sont allés au sépulcre et ont bien trouvé (toutes choses) comme les femmes avaient dit :, mais lui, ils ne l'ont point vu. "
25 Et lui leur dit : " O (hommes) sans intelligence et lents de cœur pour croire à tout ce qu'ont dit les prophètes !
26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire? "
27 Et commençant par Moïse et (continuant) par tous les prophètes, il leur expliqua, dans toutes les Écritures, ce qui le concernait.
28 Ils approchèrent du bourg où ils se rendaient, et lui feignit de se rendre plus loin.
29 Mais ils le contraignirent, disant : " Reste avec nous, car on est au soir et déjà le jour est sur son déclin. " Et il entra pour rester avec eux.
30 Or, quand il se fut mis à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et le leur donna.
31 Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent ; et il disparut de leur vue.
32 Et ils se dirent l'un à l'autre : " Est-ce que notre cœur n'était pas brûlant en nous, lorsqu'il nous parlait sur le chemin, tandis qu'il nous dévoilait les Écritures? "
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Il leur expliquait les écritures… Il y a, à la suite de cette catéchèse de Jésus, le travail de deux millénaires d’exégèse, qui ne font que prendre conscience de ce que la parabole du vigneron (Luc 20, 9-18) résumait si bien : la mort du fils s’inscrit dans une histoire. Elle est le point final de l’histoire d’un peuple. Et au bout de ce chemin, à la suite des pèlerins d’Emmaüs, un seul signe se révèle, celui du pain rompu.
RépondreSupprimerQu’est-ce que le pain rompu ? Une communion véritable, comme celle que nous sommes appelés à vivre à sa suite ? Un corps brisé et broyé qui se relève ? Les deux, très certainement.
La densité du texte qui nous présente un récit circonstancié de la vie de Jésus comprend aussi une forme concentrique que l’on peut trouver centré sur l’annonce de la résurrection :
RépondreSupprimerA : v. 1 Elles allèrent au sépulcre,
B : [...] elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
C : Comme elles étaient prises de peur et inclinaient le visage vers la terre, ils leur dirent : " Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant?
B’ : v. 22 n'ayant pas trouvé son corps,
A’ : v. 24 s'en sont allés au sépulcre
Commentaire du Pape François :
RépondreSupprimer« Frères et sœurs, ne perdons jamais confiance en la miséricorde patiente de Dieu ! Pensons aux deux disciples d'Emmaüs : le visage triste, une marche vaine, sans espérance. Mais Jésus ne les abandonne pas : il parcourt le chemin avec eux, et pas seulement ! Avec patience, il explique les Écritures qui le concernaient et il reste avec eux pour partager le repas (Lc 24,13s). C'est le style de Dieu : il n'est pas impatient comme nous, nous qui voulons souvent tout et tout de suite, même avec les personnes. Dieu est patient avec nous car il nous aime, et qui aime comprend, espère, fait confiance, n'abandonne pas, ne coupe pas les ponts, sait pardonner. Souvenons-nous de cela dans notre vie de chrétiens : Dieu nous attend toujours, même quand nous nous sommes éloignés. Lui n'est jamais loin, et si nous revenons à lui, il est prêt à nous embrasser. Relire la parabole du Père miséricordieux (Lc 15,11s) me fait toujours grande impression, cela me fait impression parce qu'elle me donne toujours une grande espérance. Pensez au plus jeune fils qui était dans la maison de son Père, il était aimé, et pourtant...il s'en va... Le père avait-il oublié son fils ? Non, jamais... ; il l'attendait chaque jour, chaque moment : il est toujours resté dans son cœur comme un fils, même s'il l'avait abandonné... À peine l'aperçoit-il encore au loin, il court à sa rencontre et l'embrasse avec tendresse, la tendresse de Dieu, sans une parole de reproche : il est revenu ! Et c'est cela la joie du père... Dieu nous attend toujours, il ne se fatigue pas. Jésus nous manifeste cette patience miséricordieuse de Dieu pour que nous retrouvions confiance, espérance, toujours. »
Source : Homélie du 7/4/2013, Prise de possession de la chaire de l’Evêque de Rome, trad. Librairie Vaticane.