Selon saint Luc

Selon saint Luc
Vitrail de Nonancourt

samedi 8 février 2014

Luc 22, 46-54 – Le baiser de Judas


46 Et il leur dit : " Pourquoi dormez-vous? Levez-vous et priez, afin que vous n'entriez point en tentation. "
47 Comme il parlait encore, voici (venir) une foule, et le nommé Judas, l'un des Douze, les précédait. Il s'approcha de Jésus pour lui donner un baiser.
48 Et Jésus lui dit : " Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme ! "
49 Ceux qui étaient autour de lui, voyant ce qui allait arriver, dirent :" Seigneur, si nous frappions du glaive? "
50 Et l'un d'eux frappa le serviteur du grand prêtre et lui emporta l'oreille droite.
51 Jésus répondit : " Laissez (faire) jusque-là ! " Et touchant l'oreille, il le guérit.
52 Et Jésus dit à ceux qui étaient venus contre lui, grands prêtres, commandants du temple et anciens : " Comme contre un brigand, vous êtes sortis avec des glaives et des bâtons !
53 Alors que chaque jour j'étais avec vous dans le temple, vous n'avez pas porté les mains sur moi. Mais c'est (maintenant) votre heure et la puissance des Ténèbres. "
54 S'étant saisis de lui, ils l'emmenèrent et le firent entrer dans la maison du grand prêtre. Or Pierre suivait de loin.



3 commentaires:

  1. « Pourquoi dormez-vous ? » À méditer.

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  2. « C’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme ? » Je ne peux que me poser la question (de peur de vous la poser) : et moi par quel type d’hypocrisie je contribue à la propagation du mal alors que je fais mine d’embrasser la foi du Christ ?

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  3. Saint Maxime de Turin (?-v. 420), évêque

    Sermon 36 ; PL 57, 605 (trad. coll. Ichtus, t. 10, p. 263 rev.)

    « Judas, s’approchant de Jésus…, l’embrassa. Les autres mirent la main sur lui et l’arrêtèrent » (Mc 14,45s)

    La paix est un don de la résurrection du Christ. Au seuil de la mort, il n’a pas hésité à donner cette paix au disciple qui le livrait ; il a embrassé le traître comme il embrasse l'ami fidèle. Ne croyez pas que le baiser que le Seigneur a donné à Judas Iscariote ait été inspiré par un autre sentiment que la tendresse. Le Christ savait déjà que Judas le trahirait. Il savait ce qu’était ce signe d’amour, et il ne s’y est pas dérobé. Voilà l’amitié : à celui qui doit mourir, elle ne refuse pas un dernier embrassement ; aux êtres chers, elle ne retire pas cette marque ultime de douceur. Mais Jésus espérait aussi que cet élan bouleverserait Judas et que, étonné par sa bonté, il ne trahirait pas celui qui l’aimait, ne livrerait pas celui qui l’embrassait. Ainsi ce baiser était accordé comme une épreuve : s’il le relevait, il était un lien de paix entre Jésus et son disciple ; si Judas trahissait, ce baiser criminel devenait sa propre accusation. Le Seigneur lui dit : « Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme ? » (Lc 22,48) Où est le complot de l’ennemi ? Où se cache sa ruse ? Tout secret est découvert. Le traître se trahit avant de trahir son maître. Tu livres le Fils de l’homme par un baiser ? Avec le sceau de l’amour, tu blesses ? Avec le geste de la tendresse, tu répands le sang ? Avec le signe de la paix, tu apportes la mort ? Dis-moi quel est cet amour ? Tu donnes un baiser et tu menaces ? Mais ces baisers, par où le serviteur trahit son Seigneur, le disciple son maître, l’élu son créateur, ces baisers ne sont pas des baisers, mais du poison.

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